Extrait du
Courrier de Céret du 21mars 2011 N° 1678
Edition spéciale par Pierre Sitjer.
Le Courrier de Céret s’est associé à la grande exposition des 40 ans du PHOTO CAMÉRA CÉRÉTAN.
Discussion avec tous ceux qui s’intéressent à la photo.
Balade photographique dans Céret.
«NUOLOT», série de nus par Màrius Gómez à l’Espace Pierre Mau.
Màrius a 49 ans, il habite Lliça d’Amunt (Barcelona), et il pratique la photo depuis l’âge de 16 ans.
Infographiste, il maîtrise parfaitement Photoshop mais cet outil n’a pas sa préférence pour ses réalisations personnelles. Il ne raffole pas des retouches sur ordinateur et privilégie avant tout le cadrage, la mise au point... et le développement chimique. Pour ses tirages en noir et blanc il dispose de son propre laboratoire.
«Pour la série de nus que je présente à Céret, explique t-il, j’ai voulu produire un effet de mouvement comme dans un film. Je l’ai obtenu lors de la prise, grâce à des coups de flash dispensés d’une certaine manière. Des gens ont cru que j’étais parvenu à ce résultat grâce à Photoshop, mais je peux jurer que non. J’ai fait cette série avec un appareil numérique, mais en l’utilisant dans le même esprit qu’un appareil analogique.
Vous verrez quatorze nus couleur d’un format 70 x 100 centimètres, pour lesquels ont posé deux modèles différents.
Beaucoup d’autres thèmes m’intéressent ; portraits, paysages, photos expérimentales... Ces dernières années j’ai travaillé sur la notion d’images en mouvement, c’est-à-dire en sortant de la photo statique pour proposer quelque chose d’intermédiaire en direction du film, au moyen de trois ou quatre séquences qui formeraient une histoire. Dans cet esprit, j’ai exposé à la biennale d’Olot une série de quatre clichés «Irrepetible». Le spectateur a eu le choix de les considérer soit comme une suite, soit comme quatre images indépendantes. En fait la liaison est facile à percevoir pour peu que l’on s’interroge. Ce que j’aime, c’est «faire réfléchir» le spectateur devant une oeuvre qui ne se contente pas d’être esthétiquement pure mais qui contient une dimension narrative».
Màrius Gómez a actuellement deux projets importants en cours. L’un est un livre de photos de paysages, en noir et blanc. Il définit ses prises de vue comme une «gymnastique mentale qui oblige à imaginer la transposition binaire d’un plan couleur». Et là encore, pas question de faire intervenir Photoshop et ses retouches. Son second travail consiste en une galerie de portraits destinés à paraître dans une revue du Vallès Oriental (Barcelona).
Màrius devant l’Espai Garum Dans cette série figurera, à Lliça d’Amunt, «la plus petite entre autres, un peintre catalan connu, salle d’exposition au monde».
Agusti Puig. «J’ai passé avec lui plus de deux heures à chercher le bon cadrage, se souvient Màrius Gómez. Pour chaque portrait il faut mettre la personne en confiance, essayer de faire disparaître sa nervosité pour parvenir à capter son expression propre. J’aime l’humain et l’intéraction entre photographe et modèle m’intéresse énormément. J’aime aussi provoquer des sentiments chez les visiteurs, pas avec des images choc comme on en voit en photo-journalisme, mais en cherchant à dégager de l’émotion à travers des choses simples».